Depuis la maternelle on est régulé, on grandit tous plus ou moins au même rythme, même si on se rappelle tendrement les réflexions des profs de sport sur les membres des garçons qu'ils comparaient allégrement dans les vestiaires, pendant que nos jolies poitrines pointaient leur nez, elles aussi pas toutes en même temps. Au lycée, y a eu les collectionneuses de petits copains, les boutonneuses, celles branchées études, celles qui ont tourné came et alcool. On a arrêté de grandir tous ensemble. Mais le pire, le pire c'était la fac quand même. L'après lycée plutôt, vu qu'on s'est tous orienté différement. Je sais pas s'il y a une question de reproduction sociale en opposition avec celle d'ascension sociale, mais c'est flippant de voir les gens que tu as connu avec des couches culottes se fiancer, pendant que toi t'es sur les bancs de la fac, célibataire presque endurcie, enfin une jeune femme qui s'éclate quoi, quand d'autres se mettent en ménage !
Je me dis qu'à leur place, je regretterais. On parle toujours du célibat intensif des jeunes, que voulez-vous, y a pas de boulot, pas d'argent, si on peut s'amuser avec de l'alcool et des nuits de folies, on va ptêt pas cracher dessus !
En couple, je comprenais pas les gars de 25 ans pas casés qui erraient dans les boîtes, éméchés, audacieux, limite pervers.
Puis en faite, je suis devenue un membre de cette catégorie sociale : célibataire/fêtard/je m'en foutiste un peu.
Et bon Dieu c'que c'est bon de se faire plaisir...