C'est étrange comme nous pouvons établir la distinction "eux" et "nous" partout au sein de la société. Je n'ignorais pas que je faisais tantôt parti du "eux" et tantôt parti du "nous", mais là, ma place est encore plus marquée dans certains milieux.
J'ai toujours essayé de me mélanger, dans un esprit américanisant de melting-pot, mais il semblerait que je n'arrive plus à faire illusion. Le weekend je suis "celle qui fait des études", "celle qui vit à Lille la semaine", "celle qui a pas encore son code", et la semaine, avant j'étais comme tout le monde, une étudiante en S1 Sociologie parmi tant d'autres, mais maintenant je suis dans le faible quota de "ceux qui ont réussi". Je n'y peux rien, je me suis défoncée pour obtenir ce S1 et pourtant je culpabilise d'avoir réussi quand d'autres ont raté à quelques points et me font sentir notre différence à présent. Qui l'eut crû qu'un jour je serais dans le groupe de tête de la promo..
Moi je veux rester celle que j'ai toujours été, qui parle à tout le monde, malgré les désaccords, malgré les tensions. Ouais, je suis définitivement trop naïve, trop bonne trop conne comme on dit. Je vois du mal, mais je l'efface pour ne garder que le meilleur des gens, et je me fais voir. Ca m'apprendra à être gentille tiens.
17 février 2011