Parfois, je me dis que c'est nul de grandir. De vieillir. De devenir adulte. Même si après tout, si on le veut, on peut rester un peu enfant toute sa vie, moi j'ai oublié ce que c'était.
Chaque fois que je vois ma mère, c'est "soucis, soucis, soucis". Tout se monnaie. J'ai l'impression qu'elle ne me parle plus mais qu'elle passe son temps à me faire des reproches, me voir grandir encore plus, prendre mes responsabilités, limite me virer de chez elle en faite. Ok, je suis adulte, c'est pas une raison pour me faire porter sur les épaules plus qu'il n'en faut. Moi quand je rentre à la campagne, quittant mon grand Lille usant, c'est pour me reposer, pas être l'esclave sur qui compter. Oui, je passe mon vendredi ET mon samedi soir avec les amis, je rentre à pas d'heures et je me lève à 11h le dimanche. J'ai l'impression qu'elle revoit sa jeunesse et qu'elle regrette parfois un peu d'avoir eu des enfants, et de ne pas avoir le temps de profiter à son âge, autant que moi je le fais. Peut-être que je me trompe, sûrement même, je n'ai pas d'expérience parental. Mais toujours est-il que j'ai cette impression, comme si je devais me sentir coupable de les délaisser elle et mon frère le weekend, alors que visiblement, je me sens de trop, je ne partage plus autant qu'avant les blagues, et surtout, je ne vis plus leur quotidien.
J'aimais mieux l'époque où j'étais chouchoutée.
